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1913
Huile sur toile.
61 x 50 cm.
Au travers d’une trouée d’arbres, on accède à la Seine dont on aperçoit en face
l’autre rive. Comme depuis une fenêtre, la vue est parfaitement dégagée, encadrée par
deux bouquets d’arbres. D’autant que des arbres ont été abattus au premier plan comme
pour nous permettre cet accès à la berge. Leurs troncs gisent en désordre dessinant
des lignes de fuite qui nous font pénétrer dans le tableau. A travers la végétation, on
distingue une barque, probablement une périssoire, amarrée à un arbre. Sur l’autre
rive, on devine un petit édifice dont la blancheur détonne parmi la verdure. La berge
à cet endroit forme une petite plage aux teintes sablonneuses. Trois peupliers viennent
ponctuer cet horizon et se reflètent de façon fragmentée dans la Seine en contrebas. Au
loin, la campagne s’étend verdoyante, arborée, sous un ciel laiteux. La lumière est ici
tamisée mais chaude. Les teintes d’un vert profond des feuillages touffus attestent de la
période estivale. Marquet nous offre ici une composition savamment composée. Tableau
dans le tableau, la vue centrale est insérée dans un cadre végétal. Quatre plans s’étagent
pour suggérer la profondeur suivant la tradition des paysages classiques. A la rive sombre
du premier plan, succède le miroir clair du cours de la Seine dont on retrouve les mêmes
tonalités dans le ciel au-delà de la rive opposée, brossée dans un camaïeu de verts.
Comme toujours chez Marquet, la touche est légère mais précise, faisant ici miroiter
la surface de l’eau, là, vibrer les feuilles d’un bouleau. Héritier des fauvistes comme des
impressionnistes, il sait transmettre cette présence de la nature jusque dans ses détails
atmosphériques.
1940
Huile sur toile signée en bas à droite.
60x73 cm.
Cette oeuvre est répertoriée dans l e catalogue critique de l’oeuvre d’Albert Marquet
par le Wildenstein Institute.
Certificat du Wildenstein Institute.
Il vient de pleuvoir. La route est encore détrempée et ses flaques réfléchissent un
ciel blanc encore chargé. La rangée d’arbres au second plan se reflète aussi dans ce miroir.
La fine rive herbeuse qui nous sépare de la Seine semblerait une ile tant l’effet mouillé
est tangible dans cette toile. Mais la Seine en contrebas offre un miroir plus profond aux
reflets vert sombre. La densité de l’eau et son mouvement contrastent avec les reflets
argentés de la route. Marquet nous rend ici de façon palpable deux illusions de matière
aquatique, et ce avec une grande virtuosité. C’est la répartition savante des blancs qui lui
permet ainsi de créer les effets d’une lumière scintillante presque éblouissante.
Albert Marquet (1875-1947) est un peintre paysagiste français. En 1905, il
participe à l’exposition des « Fauves » avec ses amis Matisse et Derain. Sensible aux
rendus des couleurs selon les variations de la lumière, il peint de nombreuses séries d’un
même sujet en fonction des heures de la journée, des saisons et du climat. Ainsi choisit-il
Paris comme sujet de prédilection. De cette époque « fauviste » date l’Avenue de Versailles
où la composition épurée témoigne de ses recherches chromatiques. La couleur construit
l’espace. Après la première guerre mondiale, il voyage au Maghreb découvrant la lumière
d’Afrique du Nord, mais aussi en Belgique et en Hollande avec un goût pour les ports et
les paysages marins. Il rencontre Signac avec qui il aime peindre. En 1939, il s’établit sur
les bords de Seine à La Frette, pour y peindre à loisir ce fleuve qu’il aime tant. De cette
dernière retraite date Au bord de la Seine, la Frette, témoignant de son talent à représenter
l’eau dans ses diverses occurrences, dense ou transparente, grâce à une appréciation très
sensible des reflets lumineux.
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