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1880
Huile sur toile signée et datée en bas à droite.
25 x 35 cm.
Légèrement décalée sur la gauche, une corbeille remplie à ras bord de fruits
occupe le centre de la composition. Curieusement, cette corbeille est placée à l’arrièreplan
de la table sur laquelle elle est posée laissant un large premier plan sur lequel se
dispersent quelques fruits échappés du panier. Le fond du tableau est d’un noir opaque
nous renvoyant sur les fruits ainsi mis en valeur. Ce sont des cerises et des groseilles,
rouges et blanches, ainsi que des cassis plus noirs et des feuilles vert vif qui emplissent
cette corbeille. Leur réunion semble plutôt résulter d’un choix plastique comme l’atteste
leur répartition régulière. Le peintre cherche ici à alterner avec harmonie des sphères
colorées, sans souci de réalisme. Ainsi chaque baie est représentée dans son intégralité
sans recherche d’effet de perspective qui en masquerait une partie. Le monticule de
fruits semble dès lors un peu artificiel. De même, ces quelques baies disséminées avec
régularité sur la table semblent prendre des poses un peu trop dynamiques, telles ces
cerises « debout » la queue dressée. Le traitement naïf de cette peinture n’en accentue
que davantage les qualités chromatiques. Ici la couleur domine. Jaillissant du noir de
l’arrière-plan, notamment les groseilles blanches, ou du vert tendre de la table, les
cerises rouges, les couleurs se répondent, complémentaires. La touche est lisse, régulière,
appliquée prodiguant une certaine sérénité et un plaisir des yeux.
Henri Rousseau, dit le Douanier Rousseau (1844-1910) est un peintre français,
autodidacte et chef de file de la peinture naïve. Son surnom lui vient de son premier
métier à l’octroi de Paris. Venu tard à la peinture, il apprend d’après les maitres anciens
en devenant copiste au musée du Louvre. A partir de 1886, il expose au Salon des
indépendants, imposant peu à peu son style qualifié de naïf mais à la technique très
élaborée. Critiqué des milieux académiques il est en revanche apprécié des avant-gardistes
qui louent en lui sa candeur et sa fantaisie mais aussi et ses talents de coloriste. Il se lie avec
Delaunay, Signac, Apollinaire et même Picasso qui conservera l’un de ses portraits toute
sa vie. Son goût pour l’exotisme, le conduit à représenter des jungles fantastiques dont
il n’a connaissance que par des livres illustrés. Il y fait preuve d’une grande inventivité
privilégiant la précision des détails au réalisme de la scène. Il développe le premier ce
style naïf qui aura une si grande postérité notamment chez les Surréalistes.
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